«J’avais essayé l’acupression, j’avais essayé l’hypnose, j’avais été même voir des gourous… j’avais tout essayé. Mais avec Quiterie, ça n’avait rien à voir… »
Présentation
Hélène a 29 ans. Elle est actuellement en plein tour du monde. Lors de l’interview, elle se trouvait au Mexique. Mais au moment où vous lisez ces lignes, elle est probablement ailleurs, quelque part autour du globe, ou de retour en France.
Elle a deux grandes sœurs, mais avec 10 ans d’écart. Donc elle a presque été élevée comme une fille unique.
Enfance
Hélène a commencé à développer des troubles alimentaires dès l’enfance. Le soir, quand elle rentrait de l’école, elle était souvent seule pendant assez longtemps parce que ses parents travaillaient. Et puis, ses sœurs étaient au lycée. Elles étaient à l’internat parce qu’ils vivaient à la campagne. Il n’y avait pas trop le choix « j’étais seule tous les soirs et j’avais tendance à faire des goûters un peu gargantuesques. »
Deux mois avant de rentrer au lycée, Hélène subit une agression sexuelle.
Elle intègre l’internat et subit un épisode d’acné qui ne passe pas. Elle va donc voir un dermatologue qui lui prescrit une pilule qui lui fait prendre énormément de poids :
« J’ai pris une vingtaine de kilos en trois mois avec de la rétention d’eau, tout simplement.
j’ai commencé à avoir beaucoup de réflexion dans mon entourage, notamment de ma famille »
Son image change et les réflexions sont très dures à encaisser pour elle qui était jusqu’alors la petite fille modèle. Hélène tombe dans l’anorexie et constate rapidement des résultats :
« Je recevais à nouveau des réflexions plutôt positives, que ce soit sur mon apparence, mais aussi sur le fait que… ben le fait de suivre un régime, c’était quelque chose de bien. »
Pendant 4 mois, Hélène n’avalait quasiment rien. Jusqu’à ce que ça ne passe plus inaperçu. Tous les jours, elle tombait dans les pommes et terminait à l’infirmerie.
Les « pionnes » commencent à la surveiller. Elles la suivaient au self pour vérifier qu’elle mange.
« J’ai vu que j’allais reprendre du poids donc j’ai pris peur. Et du coup, j’ai commencé à essayer de trouver tous les moyens pour ne pas garder la nourriture. Et c’est comme ça que j’ai commencé les vomissements. »
3 mois plus tard, sa mère découvre le tout et le mal-être grandit. Elle ne comprend pas pourquoi sa fille n’est pas normale :
« je l’ai ressenti comme si elle m’avait renié en fait. J’ai reçu beaucoup de punitions. Je n’avais plus le droit de voir mes amis. Elle me surveillait. C’était très compliqué. »
Hélène poursuit ses études du côté de Clermont-Ferrand. Loin de sa famille et avec son propre appartement, ses crises se multiplient.
Ça lui coûtait vraiment très cher.
Donc, en plus de ses cours en journée, elle avait 2 jobs supplémentaires. « Je me levais à 5 heures du matin tous les jours. Et je travaillais jusqu’à 8 heures le soir, j’avais mes cours au milieu et j’ai fait ça pendant trois ans, surtout pour pouvoir me payer mes crises. »
À côté de ses boulots et de ses cours, elle allait 2 heures par jour en salle de sport. Elle calculait ses performances, avec sa montre connectée. Rien n’était laissé au hasard.
Comme les valeurs nutritionnelles des aliments qu’elle avait le droit de consommer : « je comptais tout. Les courses, c’était l’enfer, ça durait des heures, il fallait regarder tous les paquets.
J’ai fait ça pendant tellement longtemps que je connais encore par cœur toutes les macros de tous les paquets que j’achète, je n’ai même plus besoin de les retourner ! »
Dans son entourage, personne ne se rendait compte à quel point elle souffrait de la boulimie. Elle le cachait parce que c’était très mal vu : « À chaque fois, je disais que ça allait mieux et je donnais l’impression que ça allait mieux, en fait. J’arrivais de plus en plus à mentir et à me cacher de mes ennuis en fait. »
Parcours thérapeutique
Dès que la mère d’Hélène s’est rendu compte des crises de sa fille, elle l’a amené voir un pédopsychiatre.
« Au bout de trois fois, il a clairement dit à ma mère que c’était une crise d’ado et que ça allait passer. »
Elle n’a recherché de l’aide que plus tard, lorsqu’elle était à la fac :
Pendant plus d’un an, elle suit une psychothérapie. Elle travaille sur son enfance plus que sur ses troubles du comportement alimentaire
Après son déménagement à Aix-en-Provence, elle consulte 5 psys différents en 3 ans. « C’était une catastrophe » »
À Marseille, elle trouve une psychologue avec qui elle entame une thérapie cognitivo-comportementale (une TCC). Cette thérapie l’aide à réduire les crises et je me sentais quand même un peu mieux. Forcément, ça ne pas dure pas..
Et pendant 2 ans, Hélène ne voit plus personne.
Mais elle essayait de mieux comprendre par elle-même. Elle s’informait sur le sujet, consultait énormément de livres qui détaillaient les mécanismes et mettaient en lumière des témoignages d’autres personnes dans le même cas. Ça lui est bénéfique :
« Je suis passée par des étapes où j’ai réussi à arrêter les crises. Pendant quelques temps, même si ça ne durait pas très longtemps. En revanche, les vomissements n’ont jamais arrêté. »
Rencontre avec Quiterie
Juste avant de rencontrer Quiterie, Hélène participe à un essai clinique : chaque semaineElle participait à des séances de groupes 1 fois par semaine, en visio.
Elle sent que cette thérapie de groupe lui procure un « bien de fou »
« C’est pour cela qu’elle se dirige vers Quiterie, qui, à l’époque, est en train de mettre en place ses séances de groupe : « Je trouve que l’effet de groupe, ce n’est pas du tout la même énergie et ça permet de se reconnaître dans les histoires et de soulever des émotions. Ça m’a permis de me rendre compte de certaines choses que toute seule, je n’aurais pas pu voir, même en thérapie. »
Et puis deux semaines plus tard, Hélène commence sa première séance individuelle. Cette séance la bouleverse et elle parle avec encore beaucoup d’émotion dans la voix :
« J’avais essayé l’acupression, j’avais essayé l’hypnose, j’avais été même voir des gourous… j’avais tout essayé. Mais là, ça n’avait rien à voir. Je sentais que ça venait vraiment de l’intérieur, ce qui ressortait. Et je me suis surtout sentie mieux après, je me suis sentie apaisée . »
Pourtant, ce n’était pas gagné parce qu’elle était un peu sceptique avant sa séance.
Elle doutait que réaliser la séance par téléphone lui permette de creuser en profondeur ses problèmes. Mais c’est bizarrement le contraire qui s’est produit : « le fait d’être par téléphone, ça m’a permis de lâcher prise et surtout, d’être dans un environnement qui m’était familier. J’étais dans ma chambre, j’étais au calme. Je savais que je n’allais pas être dérangée. »
Hélène libérée ?
Le trouble alimentaire n’a pas totalement disparu. Mais l’évolution est notable. Hélène estime faire une crise par semaine aujourd’hui contre 2 minimum par jour avant de croiser le chemin de Quiterie.
« C’est vrai que souvent, après les séances avec Quiterie, je vais avoir une, voire deux semaines où il n’y aura ni crise ni vomissement. Et alors ça, ce n’était pas arrivé depuis 15 ans. »
Désormais, Hélène s’autorise à manger de tout, sans jugement.
« J’ai pris du poids et je l’accepte. Ça se passe plutôt bien. J’ai dû changer mes vêtements sinon ça va. »
Et son corps reprend un fonctionnement normal : « j’ai retrouvé mes règles il y a trois jours, ça faisait six ans que je ne les avais pas eues. C’esti bien que mon corps commence à comprendre que ça va mieux. »
Boulimiracle by Quiterie, la bonne personne ?
«Quiterie, c’est une personne très bienveillante, très ouverte qui n’est absolument pas dans le jugement, comme j’ai pu le ressentir chez d’autres professionnels. Le fait qu’elle ait vécu tout ça change tout en fait. Parce qu’on ne se sent pas jugées et on se sent comprises. Si une personne essaie, c’est pas qu’elle ne pourra plus se passer d’elle, mais presque.»